Article 4 - Ralliement et rassemblement
139. Un peloton déployé en tirailleurs se rallie pour résister à l’ennemi ; il se rassemble lorsqu’il n’a plus à craindre d’être inquiété.140. Le ralliement se fait au pas de course, et le rassemblement au pas accéléré.
1° Ralliement.
141. Le capitaine, voulant rallier les tirailleurs sur la
réserve, commandera :
- Ralliement sur la réserve. (En arrière à droite et à gauche, formez le cercle – marche)
142. Ce commandement étant fait, le capitaine se portera promptement à sa réserve ; le sous officiers commandant la réserve, commencera à former le cercle, en portant les deux ailes de cette réserve un peu en arrière.
143. Les tirailleurs se rallieront au pas de course, et, à mesure qu’ils auront rejoint la réserve, ils se formeront à sa gauche et à sa droite, sur deux rangs, sans distinction de taille, feront face en dehors, et achèveront de former le cercle.
144. Les officiers et les sous–officiers dirigeront l’exécution de ce mouvement, et se placeront ensuite dans le cercle.
145. Ces dispositions étant achevées, le capitaine profitera de tous les moments de répit que la cavalerie lui laissera pour se mettre en sûreté contre ses attaques, soit en rejoignant son bataillon , soit en gagnant quelque position avantageuse, soit en regroupant son peloton : à cet effet, il fera rompre le cercle, et formera son peloton en deux sections ; il marchera dans cet ordre ; et, s’il est de nouveau menacé par la cavalerie, il s’arrêtera et formera le cercle, en faisant porter en arrière les files de droite et les files de gauche en deux sections. La deuxième section fera face en dehors en s’arrêtant.[1]
146. Le peloton étant formé en cercle, lorsque le capitaine voudra le déployer en tirailleurs, il commandera :
- Rompez- LE CERCLE.
147. A ce commandement, les officiers et les sous – officiers sortiront du cercle, le sous-lieutenant alignera la réserve sur le centre ; le lieutenant réformera sa section à la droite ou à la gauche de la réserve, afin de reformer le peloton, la droite en tête.
148. Lorsqu’on n’aura pas assez de temps pour rallier le peloton sur la réserve, le ralliement aura lieu sur les réserves derrière les sections : le lieutenant et le sous – lieutenant rallieront chacun leur section sur le terrain le plus avantageux, en arrière de la ligne des tirailleurs.
149. Pendant l’exécution de ce mouvement, le capitaine se portera à la réserve, et la disposera de manière à protéger le ralliement des sections et à résister à la cavalerie.
150. Les sections étant ralliées, elles rejoindront la réserve le plus promptement possible.
2oRalliement sur le bataillon.
151. Le peloton étant en tirailleurs, lorsque le capitaine
voudra le rallier sur le bataillon, il commandera :
- Ralliement sur le bataillon.
152. A ce commandement, les tirailleurs de chaque section et la réserve démasqueront le bataillon, en se portant au pas de course vers l’intervalle dont ils sont le plus rapprochés, et iront ensuite se rallier en arrière du bataillon. En cas de couverture de la colonne (attaque), le ralliement se fera sur les ailes du bataillon, par section[1].
153. Le peloton étant formé, il se placera, quel que soit son numéro, à la droite ou à la gauche du bataillon, selon qu’il fera partie du demi-bataillon de droite ou du demi- bataillon de gauche, et il ne reprendra sa place de bataille que sur ordre du chef de bataillon.
3° Rassemblement.
- Rassemblement sur la réserve
155. A ce commandement, la réserve se formera dans l’ordre où elle était avant le déploiement ; les tirailleurs se rassembleront sur elle et chacun reprendra son rang. Le peloton étant formé, il rejoindra le bataillon.
[1] À mesure que les lignes
s’abordent, les tirailleurs démasqueront le front des colonnes serrées de la
première ligne et se resserreront vis-à-vis les créneaux, où ils entreront
ensuite en se mettant en ligne sur un rang avec leur réserve, qui, étant sur
deux rangs, commencera un feu de file bien soutenu, mais dans lequel on
recommandera au soldat de tirer plutôt avec justesse qu’avec célérité; il est
bien entendu que les tirailleurs ne devront jamais cesser le feu, mais au
contraire le redoubler. Tel est l’ordre dans lequel on devrait aborder une
ligne qui décidément resterait impassible et attendrait à la baïonnette. Il
réunit l’avantage d’un front étendu de feu et celui de l’impulsion et de la
profondeur des colonnes (Duhesme). Le Couturier : « Quand le
général voudra démasquer son front ou ses batteries pour commencer les feux de
ligne, il enverra l’ordre aux tirailleurs de se rallier sur les flancs de ses
colonnes et de chercher ensuite à déborder l’ennemi. Si on suppose au contraire
que l’ennemi vienne à notre rencontre, et refoule la ligne de nos tirailleurs,
que doivent-ils faire ? Reculer en combattant, appuyer à droite ou à gauche
pour éviter le danger de se trouver sous le feu de la ligne, se rallier
derrière elle, ou défendre ses flancs. »
[1]
Le
Général le Couturier, site une manœuvre pouvant être très profitable. Pendant
le blocus de Philippeville, en 1793, une compagnie de carabiniers fit seule
près d'une lieue en plaine, se retirant devant un fort parti de dragons
hollandais. Dix fois les dragons vinrent à la charge, et dix fois ils
tournèrent bride à l'approche de la petite tourelle armée. La compagnie, formée
sur six de hauteur, marchait par le troisième rang. A chaque démonstration que
le capitaine remarquait, il commandait rapidement:
1. Peloton, halte.
1. Première section,
face en tête, demi-tour à droite.
3. Trois files
extérieures de droite, par le flanc droit, trois de gauche, par le flanc gauche
- à droite et à gauche.
Puis: Apprêtez armes,
et le peloton restait
dans cette attitude.
Les dragons, attirés
jusque sous le canon de la place, sans avoir osé charger à fond, furent forcés
de lâcher leur proie.
[2] À mesure que les lignes
s’abordent, les tirailleurs démasqueront le front des colonnes serrées de la
première ligne et se resserreront vis-à-vis les créneaux, où ils entreront
ensuite en se mettant en ligne sur un rang avec leur réserve, qui, étant sur
deux rangs, commencera un feu de file bien soutenu, mais dans lequel on
recommandera au soldat de tirer plutôt avec justesse qu’avec célérité; il est
bien entendu que les tirailleurs ne devront jamais cesser le feu, mais au
contraire le redoubler. Tel est l’ordre dans lequel on devrait aborder une
ligne qui décidément resterait impassible et attendrait à la baïonnette. Il
réunit l’avantage d’un front étendu de feu et celui de l’impulsion et de la
profondeur des colonnes (Duhesme).
Le Couturier : « Quand le général voudra démasquer son front ou ses batteries pour commencer les feux de ligne, il enverra l’ordre aux tirailleurs de se rallier sur les flancs de ses colonnes et de chercher ensuite à déborder l’ennemi. Si on suppose au contraire que l’ennemi vienne à notre rencontre, et refoule la ligne de nos tirailleurs, que doivent-ils faire ? Reculer en combattant, appuyer à droite ou à gauche pour éviter le danger de se trouver sous le feu de la ligne, se rallier derrière elle, ou défendre ses flancs. »
Le Couturier : « Quand le général voudra démasquer son front ou ses batteries pour commencer les feux de ligne, il enverra l’ordre aux tirailleurs de se rallier sur les flancs de ses colonnes et de chercher ensuite à déborder l’ennemi. Si on suppose au contraire que l’ennemi vienne à notre rencontre, et refoule la ligne de nos tirailleurs, que doivent-ils faire ? Reculer en combattant, appuyer à droite ou à gauche pour éviter le danger de se trouver sous le feu de la ligne, se rallier derrière elle, ou défendre ses flancs. »
CERF...
RépondreSupprimerTous ces ralliements se font avec une promptitude extrême et avec beaucoup d’ordre, parce que les hommes n’étant point éparpillés au hasard, retrouvent naturellement leurs places de bataille.