3. Les Feux + résumés

Article 3 - Des feux.

1e Feu de pied ferme ;
2e Feu en avançant ;
3e Feu en retraire ;
4e Feu en marchant par le flanc ;

110. Les tirailleurs feront feu de pied ferme ou en marchant ; dans l’un et l’autre cas, ils devront observer la progression qui va être indiquée.

111. Le feu des tirailleurs commencera toujours par le premier numéro du premier rang, chaque homme ne faisant feu qu'après son voisin de droite. Puis le feu se poursuivra à volonté (comme le feu de deux rangs).

112. Le feu se fera alternativement par les deux hommes de la même file qui s’entendront pour que l’un d’eux ait toujours son arme chargée ; à cet effet, l’homme du premier rang tirera et rechargera son arme ; l’homme du second rang attendra, pour faire feu, que celui du premier rang ait bourré ; celui – ci observera à son tour la même progression et le feu continuera ainsi.

113. L’homme du premier rang après avoir fait feu, viendra se porter tout en chargeant, et en tournant à gauche, à la place de son camarade du deuxième rang, qui le remplacera au premier ; l’homme du deuxième rang ayant fait feu, repassera derrière celui du premier, et ainsi de suite jusqu’au signal de cessez-le-feu.

114. A ce dernier signal, chaque homme reprendra sa place, les hommes du premier rang, en première ligne, ceux du second rang, en seconde ligne.

1o Feu de pied ferme.

115. Pour faire exécuter ce feu, le capitaine commandera :

  1. Commencez le feu.
116. Ce feu s’exécutera d’après les règles prescrites ci – dessus ; les hommes auront soin de ne pas rester à la même place en chargeant leurs armes, à moins qu’ils ne soient couverts par quelque accident de terrain.

Feu en marchant.

117. Il y aura trois espèces de feux en marchant : les feux en avançant, les feux en retraite, et les feux en marchant par le flanc.
118. Les tirailleurs seront toujours mis en marche avant de commencer le feu.


2o Feu en avançant.

2o Feu en avançant.

119. A la sonnerie commencez le feu, les hommes de la première ligne prendront le pas de course, pour se porter rapidement à une trentaine de pas du point du départ ; pendant ce temps, la deuxième ligne continuera à marcher au pas.
120. Arrivée à trente pas [19,5 m], la première ligne s'arrêtera, fera feu et chargera de pied ferme.
121. La deuxième ligne, ayant entendu le feu de la première ligne, la dépassera d'une trentaine de pas [19,5 m], fera feu, chargera également de pied ferme, et ainsi de suite.
122. A la sonnerie cessez le feu, le feu cessera ; et les deux rangs continueront à marcher droit devant eux, dans l'ordre où ils trouvent, mais en serrant l'un sur l'autre à un pas [0,65 m] de distance.
123. Si au lieu du signal cessez le feu, on sonnerait halte, les deux rangs serreraient également à leur distance, et continueraient le feu, qui deviendrait alors feu de pied ferme ; de même qu'il deviendrait feu de flanc, si l'on sonnait par le flanc droit  ou par le flanc gauche, et feu en retraite, si l'on sonnait demi-tour.
124. Nota. L'expérience a démontré que cette dernière explication était nécessaire pour bien faire comprendre au soldat que les feux, une fois engagés, doivent se continuer jusqu'à la sonnerie cessez le feu, tel mouvement qu'exécute d'ailleurs la ligne des tirailleurs.

3o Feux en retraite.

125. Le capitaine voulant exécuter les feux en retraite, fera faire demi-tour à droite à ses tirailleurs, et les mettra de suite en marche, ce qui s'exécutera à l'aide des quatrièmes et premières sonneries, demi-tour, et en avant.
126. Les deux lignes étant en retraite, le capitaine fera sonner commencez le feu.
127. A ce signal, le premier rang s'arrêtera, et le deuxième prendra le pas accéléré, pour aller s'établir à une trentaine de pas [19,5 m] en arrière. Le premier rang s'étant arrêté ainsi qu'il vient d'être dit, fera face en tête, et engagera le feu dès qu'il verra la 2e ligne en position. Le 1er rang ayant fait feu, fera demi-tour ; et, passant dans les intervalles de la deuxième ligne, ira à son tour s'établir à une trentaine de pas [19,5 m] de celle-ci, ainsi de suite jusqu'au signal cessez le feu, halte, en avant, etc.


4o Feu en marchant par le flanc.

128. Si le peloton marche par le flanc droit , l’homme du premier rang fera face à l’ennemi , marchera un pas en avant , s’arrêtera , fera feu et se portera derrière l’homme du second rang de la file, en rechargeant son arme ; aussitôt que ce dernier , qui a continué à marcher , jugera que l’homme du premier rang a bourré, il fera à son tour face à l’ennemi, se portera un pas en avant, s’arrêtera , tirera et viendra se replacer derrière l’homme du premier rang : le feu continuera ainsi .

129. Si le peloton marche par le flanc gauche, le feu s’exécutera de la même manière ; mais ce sera l’homme du second rang de chaque file qui tirera le premier.

130. En exécutant ce feu, les files éviteront de se mêler ; en conséquence, l’homme qui a continué à marcher ne devra jamais dépasser les hommes d’une autre file qui se seront arrêtés pour faire feu.


Observations relatives aux feux.

131. On habituera les tirailleurs à charger leurs armes en marchant, mais on leur prescrira de s’arrêter pour amorcer et pour mettre la cartouche dans le canon.

132. On les exercera à charger et à tirer à genou, en les laissant libres d’exécuter ces temps de la manière qui leur sera le plus commode.

133. On apprendra aux tirailleurs à profiter de tous les accidents du terrain pour se couvrir, ainsi qu’à bien juger les distances, afin de ne tirer qu’à bonne portée.

134. On veillera à ce que toutes les files ne tirent pas à la fois, en commençant le feu. Le feu des tirailleurs commencera toujours par le premier numéro du premier rang, chaque homme ne faisant feu qu’après son voisin de droite (aussitôt).

135. Dans la marche en retraite, l’officier commandant les tirailleurs doit profiter de tous les abris et avantages que le terrain présente pour arrêter l’ennemi le plus longtemps possible.
136. Le capitaine fera cesser le feu par la batterie ou la sonnerie indiquée à cet effet ; ou par :
  1. Cessez le feu. (Roulement)

137. A ce signal, les soldats cesseront de tirer, et ceux qui n’auront pas leurs armes chargées, les chargeront.  Si la ligne est en marche, elle continuera son mouvement, et celui des deux hommes de chaque file, qui se trouvera en avant, attendra que l’autre arrive à sa hauteur.


138. Si l’on sonnait
  1. Halte

A la place, les deux rangs serreraient également à leur distance et continueraient le feu, qui deviendrait alors feu de pied ferme.




RESUMES DE l'ECOLE DE TIRAILLEMENT




1/ Livret du service de tirailleurs



2/ Les planches


2 commentaires:

  1. D'après Cerf
    On fait charger les soldats de pieds ferme, parce qu’ils le font avec plus d’assurance et de promptitude qu’en marchant, parc conséquent leur feu est plus vif et mieux soutenu ; ils regagnent à la course et même au-delà le chemin qu’ils ont perdu

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  2. D'après Cerf...
    Feux en retraite.
    Dans ce mouvement rétrograde, si l’ennemi poursuivait de trop près, pour l’arrêter dans sa marche et lui donner plus de circonscription, on saisirait autant que possible le moment où les hommes de la troisième ligne seraient en retraite les premiers, et l’on sonnerait :
    Troisième ligne, ventre à terre.
    A ce commandement, tous les hommes indistinctement qui seraient en retraite, se jetteraient ventre à terre, les 2 autres lignes continueraient dans le même ordre, toujours en faisant feu, leur marche rétrograde. L’ennemi n’étant plus qu’à quinze ou vingt pas des hommes couchés à terre, on sonnerait :
    Commencez le feu.
    La troisième ligne se relèverait brusquement, ferait son feu à bout portant et se retirerait précipitamment derrière les premières et deuxièmes lignes qui au son des clairons, se seraient arrêtées pour la protéger.
    Mais au lieu de continuer la retraite, si l’intention de celui qui commande était de reprendre l’offensive, on sonnerait :
    En avant.
    La troisième ligne se relèverait, ferait son feu, tandis que les deux autres se porteraient au grand pas de course, au-delà de cette ligne, et feraient une décharge successive, tel qu’on l’a expliqué dans les feux en avançant. Il est probable que l’ennemi intimidé par ces deux attaques, vives et imprévues, lâcherait pied.

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